J’ai eu ce week-end le plaisir de participer à une course en équipe.
Le semi-marathon de Nice fut ma première épreuve en tant que paraplégique.
Ce fut un réel bonheur pour moi de participer avec des amis à une épreuve sportive. Comme je leur ai dit : « vous pratiquez un sport individuel en collectif ». Pendant plus de deux heures je me suis senti libre, heureux et fier de participer en équipe à une épreuve sportive.
Je pense qu’il est difficile pour vous, valides, de vous rendre compte à quel point cette solidarité me touche.
Plus de 21 Km, ça n’est pas rien pour un début, mais j’avais une bonne équipe.
Avant le départ, il y avait beaucoup de curiosité autour de cette joélette :
« Comment ça marche ? »
« Ils font quoi ceux-là ? »
Mais une fois dans les starting-block, la concentration était de mise, plus de questions, c’est la course !
Nous espérions partir avant les kényans, mais non, pas de sas préférentiel pour nous, nous étions avec le « troupeau ».
Dès le départ je ressentais un frisson et une montée d’adrénaline, peut-être dus aux encouragements du public.
Quelle joie d’être encouragé avec une telle force, des amis bien sûr mais aussi et surtout des inconnus venus là, pour aider ceux qui « souffrent ».
Durant toute la course la motivation de mes coéquipiers était sans faille.
Je n’oublierais jamais la montée de Gambetta et tous ces gens qui se sont engagés à courir et pour certains souffrir en public. Des gestes de solidarité lorsque l’on a laissé tomber notre gourde et qu’un coureur nous l’a ramenée. Puis, les cris de mon équipe pour motiver les coureurs et se motiver eux-mêmes, je crois. La difficulté était de tenir le rythme car nous avions des ambitions. Les coureurs aussi sont des supporters, ils se sont poussés pour nous laisser passer car une joélette ça prend de la place.
Puis arrivés sur le port la fatigue se fit ressentir, le manque d’équilibre, les changements plus fréquents. Arrivée sur la Prom’ et jusqu’au bout on a rien lâché.
J’ai été très surpris de voir un autre paraplégique qui participait, mais lui en fauteuil roulant.
Pour ceux qui n’ont jamais eu l’occasion de se retrouver en fauteuil, il faut voir l’effort physique que cela demande, je suis fier de lui et de ce qu’il a accompli.
Au final, mon équipe a tout donné, et quelle ne fut pas ma surprise de me retrouver avec une médaille autour du cou comme tous les autres participants.
Ce fut une expérience extraordinaire, pour preuve on m’a fait remarquer que j’avais la « banane » du début à la fin comme un enfant à Noël.
C’est grâce à nos entraînements passés que nous avons pu réaliser cette épreuve et cela nous a motivé pour monter une association afin d’aider des personnes handicapées à participer à des courses ou des balades.
Une association qui a aussi pour but de mettre en relation des valides avec des non valides pour des projets divers.
Des rencontres comme celle que j’ai vécu et qui m’ont apportées beaucoup sur le plan physique et mental.